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L'art oseur, art osé.
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5 février 2009

La manifestation

      Petit billet qui survient des mois après le premier, l'incipit, ce qui devait être l'article liminaire et tremplin à de nombreux autres... Finalement, touché par une "inertie morose" comme dirait Étienne (oulala, ça c'est de la référence culturelle !), j'entretiens bien mal ce blog. Néanmoins, je suis poussé par un désir de  mettre au clair mes pensées quant aux manifestations, sujet du moment, au pourquoi du comment des quoi et où et qui table rideau chaise. Ainsi, de manière désorganisée, je vais répondre aux questions que je me pose, suite à une altercation téléphonique, un débat plus qu'un dialogue au final, j'écrase l'autre avec mes pseudo-arguments (entendons bien un moi universel, qui me comprend mais ne me pointe pas nécessairement du doigt), je hausse le ton, etc.


      First one : Quelle est l'utilité d'une manifestation ? Faire entendre sa voix j'imagine, ou en l'occurrence, la voix des gens qui manifestent. Dans une manifestation, à moins d'être interviewé par un journaliste, on ne fait en réalité pas entendre sa voix mais la voix de la manifestation. Ainsi, des personnes défilent avec des pancartes pour protester, se révolter contre un thème commun. D'accord. Maintenant imaginons que certaines pancartes ne révèlent pas exactement les mêmes intentions, mais qu'elles soient néanmoins khôtakhôt' (ce qui est effectivement toujours le cas), le caméraman filme le tout, et le téléspectateur assimile, mélange, mixe les deux revendications pour n'en faire qu'une dans sa tête. De ce fait, le thème et la revendication individuels sont déjà perdus, transformés, et loin derrière soi pour les personnes qui ne prennent pas part à la manif' mais sont chez eux devant leur téléviseur, c'est-à-dire 80% de la population française. Ajoutons à ça le probable aspect biaisé des médias et on se retrouve avec un petit cocktaïl de manipulation made in t'es fin, je ne cite personne bien entendu.


Il me semble que je suis hors-sujet, hors-question, tant pis. Second one : Faut-il ou non manifester ? Ce me semble être LA grande interrogation (ou pas, haha). Le manichéen de base ira certainement dire que l'on est soit du côté de l'acteur, et donc manifestant, soit du côté du spectateur qui observe et attend mollement que les choses évoluent. Mais après avoir quelque peu défini ces deux positions, ne pourrait-on pas leur concevoir des alternatives ? Acteur, donc. Acteur car on agit, on descend dans la rue pour pleinement embrasser et extérioriser publiquement la cause que l'on soutient, et ainsi se sentir impliqué, utile. On ne perd pas son temps, on veut que les choses évoluent. On paralyse le pays pour faire entendre sa voix (entendez celle que vous voulez...). Spectateur. On ne veut pas prendre part à la manif' car c'est dangereux, si ça dégénère on se fait tabasser par les flics, c'est génial, non merci. De toute façon le mouvement se fait quand même, les gens défilent quand même, alors à quoi bon ? Restons chez nous (puisqu'il n'y a pas cours ou que l'entrée du bureau est bloquée) et thé-café-film-livre-musique ou n'importe quoi d'autre.


      Et si l'on conçoit un troisième comportement possible ? Comme par exemple la personne qui sonde les revendications des manifestants, et se demande si elles sont en adéquation avec les siennes ou non. Si oui, pourquoi y aller puisque c'est exactement (ou à peu de choses près, cf pancartes) ce que l'on pense. On peut dès lors bien sûr objecter le fait que si tout le monde se dit ça, plus personne n'ira défiler in da streetz. Certes, mais tout le monde ne pense pas ça. J'écarte bien sûr la possibilité, ici, de "non les revendications de la manif' ne sont pas en adéquation avec les miennes, conséquemment, je reste chez moi", puisque c'est "presque" une lapalissade. On peut donc distinguer un très net contraste entre, d'un côté,  la personne qui reste chez elle en se tournant les pouces parce qu'elle ne veut pas aller à la manifestation pour des raisons contingentes et qui la dépassent certainement, et celle, d'un autre côté, qui reste chez elle car elle sait pertinement et discrètement que 1 : sa voix individuelle, ses arguments personnels, ne seront pas entendus ; 2 : des personnes tout aussi outrées qu'elle (car elle l'est, bien entendu !) iront instead of her hurler et crier leur mécontentement commun dans la rue ; 3 : est consciente qu'elle peut se faire entendre par d'autres moyens que sont les conférences (web ou réelles), sites webs, blogs, dailymotion, youtube (avec un tag de 500 mots pour être sûr que tout le monde la voie), etc. Il m'apparaît nécessaire d'admettre que cette alternative est certainement moins idiote que de rester chez soi sans rien faire (puisqu'ici, a contrario, on reste chez soi à faire quelque chose).


      On peut donc distinguer trois catégories au final, ou du moins j'en discerne 3 so far, l'acteur "physique", dont je ne dénigre pas l'efficacité sur le terrain (bien que son individualité n'y existe plus, son existence et sa voix ayant mué en un corps commun qui réclame, quelqu'en soit le sujet), le spectateur apathique (de loin le plus idiot et frileux, cela va de soi), et l'autre acteur, non pas physique (on évite "virtuel", terme à connotation trop péjorative et inapproprié) mais plutôt matériellement absent et idéalement  (j'entends ici relevant de l'idée), convictionnellement présent.

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